Un jeune fat levant la crête,
Tranchait sur tout, et raillait un savant
Qui, le front abaisse, s’en allait combinant
Mille pensées profonds qu’il roulait dans sa tête.
Nos deux quidams traversent des guérets
Charges des dons de la blonde Cérès.
Docteur, dit l’étourdi, voyez-vous vers la terre
Ces épis incliner leur front,
Tandis que cet autre, au contraire,
Se dressant vers le ciel, semble leur faire affront ?
— Oui, monsieur ; cet épi, c’est une tête vide :
Un sot est arrogant, un savant est timide.
“Les Epis”
- Alexandre Coupé de Saint-Donat- 1775-1845