Les épis chuchotaient ondoyant dans la plaine.
Les épis droits, levant une tête hautaine,
Insultaient aux épis vers la terre couchés.
Ceux-ci leur répondaient : « Allez, soyez superbes,
Mais lorsque l’on fera la dépouille des gerbes,
Alors, vides épis, vous serez arrachés,
Jetés aux quatre vents comme une paille vaine;
Et l’on prendra le grain dont notre tête est pleine,
Et qui nous fait tenir penchés. »
Ne portons pas trop haut la tête :
La modestie est ce qu’il faut.
Lorsque le crâne est vide et bête,
Il est léger à porter haut.
“Les Epis vides”