Jean-Christophe Gisbert
Fabuliste contemporain – Les Moutons et la face cachée du Bouc
Il faudrait raconter et de belle façon
Ce qu’il advint un jour, d’un troupeau de moutons.
Qui sembla envoûté pour se laissé mener,
Par la face d’un bouc, de blanc et de bleu grimée.
L’animal encorné guidé par l’intérêt,
Offrit donc aux ovins la magie d’une page
Où serait consignés leurs humeurs et secrets,
Invitant tout ami à vivre le partage.
En flattant leur égo, il les fit exister,
Dans un nouvel enclos accrochant leur image,
Pour les rendre importants et mieux les dominer,
De manière perfide il les prit en otages.
Et l’endroit fût l’église où la subtile messe,
Habilement po, rtée par la publicité,
Enferma ses sujets dans une forteresse,
De bases de données par eux alimentées,
Elle devint religion, et son nom en tous lieux,
Même les bien-pensants, y obligèrent Dieux,
Et les Arts et la Science, et tous les dirigeants,
A y être adoubés, pour vivre dans ce temps,
La brebis liberté ne put s’y résigner,
Et préféra le vert, et le ciel des sommets,
Au joug bien trop pesant de tous les murs naissants
Dans cette prison bleue, dont seul le nom est blanc.
Jean-Christophe GisbertLes Moutons et la face cachée du Bouc