Daniel Allemand
Fabuliste contemporain – Les trois pestes
Le vote au conseil des édiles
Du grand monde animal
Qui était en péril
Par ambitions fatales
S’acheva un matin d’avril
Au lourd printemps d’iniquité
Par une forte absurdité
Qu’aucun rat, chat, chien, âne, oie ou autre perdrix
N’eût envisagé ou prédit
Pour se sauvegarder de la bestialité.
Pour nouveau roi des animaux
Plus de lion de la partie
Du bestiaire à guérir les maux,
Pour être mieux loti
Les bêtes désignaient trois vils dominateurs
Ayant force ou haine pour dénominateur
Un vain trépied pour régenter
Un vrai guêpier pour déchanter
Autant le résumer en quelques mots funestes
Des trois pestes.
Un serpent roublard à malice
Changea de peau comme Janus
Mordit ses proies de consensus
Le temps que le venin agisse ;
Une hyène affreuse cruelle et meurtrière
Se mit en troupe en sa tanière
Faisant charognes et carcasses
Riant que le fretin s’angoisse ;
Et pour casser la porcelaine
Un éléphant trompa énormément son monde
Qui par puissance schizophrène
Fit de tout résistant une bouillie immonde.
Ainsi va le pendule
Du bien, du mal, du trop crédule
Qui ne voit plus qui manipule
Ces bonimenteurs sans scrupules.
L’arc en ciel en perdit nuances de couleurs
Ne conservant que le vert, le brun et le rouge
Afin que tout se meurt
Et que plus rien ne bouge.
Que croyez-vous qu’il arriva
Hors les huées et les vivats ?
A ne prendre trop garde
A ceux qu’on nomme ou pas
On peut vivre des années de vie par mégarde
A vivre ce qu’on ne veut pas.
Daniel Allemand
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