Une Hermine blanche et proprette
Aperçut un Renard rôdeur.
Hélas ! par un premier malheur,
Elle était loin de sa cachette.
Un sale et noir bourbier, par un malheur plus grand,
Se présentait pour seul asile :
Il fallait s’y plonger, sans doute en s’y vautrant,
La fuite devenait facile.
Mais l’Hermine ne put se résoudre à salir
Sa blanche, sa belle fourrure ;
Sous la dent du Renard, elle aima mieux mourir,
Toujours sans tache, toujours pure.
Dans un faible animal quel noble instinct d’honneur.
Rappelle-toi, mon cher lecteur,
Ma blanche Hermine, et dis, en plaignant son malheur :
Plutôt la mort que la souillure,*
C’est la devise d’un grand cœur.
*Devise du Duché de Bretagne
“L’Hermine”