Jadis, errant à l’aventure,
Les animaux vivaient
Comme ils pouvaient,
Et bien souvent manquaient de nourriture.
Un jour, ne sachant plus à quel saint recourir,
Auprès de l’homme ils se rendirent,
Et lui dirent :
— De faim, nous allons tous mourir.
Et nous venons vous offrir nos services,
Si, pour prix de nos bons offices,
Vous consentez à nous nourrir.
— Eh bien ! je consens à la chose,
Dit l’homme, mais qu’avant chacun de vous expose
Ce qu’il pourra faire pour moi :
Animal emplumé, voyons, commence, toi !
— Moi, dit le coq, à la même heure,
Tous les matins, je vous réveillerai.
— Moi, de souris je purgerai,
Cria le chat, votre demeure.
— Et moi, dit la brebis,
Quand vous aurez besoin d’habits,
Je vous apporterai ma laine.
— Toi, bœuf? — Moi, je labourerai
Deux fois par an votre domaine.
— Moi, je vous donnerai,
Dit la vache, mon lait pour votre nourriture.
— Et toi, cheval? — Moi, je vous servirai,
Quand vous le voudrez, de monture.
— Et moi, dit l’âne, sur mon dos,
Je porterai vos engrais, vos fagots.
— Moi, la nuit, dit le chien, je ferai sentinelle
Pour protéger votre repos,
Et, le jour, vous m’aurez pour compagnon fidèle.
— Je suis content de vous, c’est bien !
Et toi, mouche1? Voyons, parle, que sais-tu faire ?
— Moi, dit la mouche, rien ;
“L’Homme et les Animaux”