Léon Chabuel Oback
Poète et fabuliste contemporain – L’homme qui paressait
Durant certaine nuit,
Un indigne homme naquit.
L’aube tant le ravit
Que de plaisir il dormit.
Il se rendait au bord de la mer,
Tant il ne voulait rien faire,
Et des histoires de fées,
Il était fasciné.
Et toujours il se laissait entraîner
Par les doux charmes de Morphée.
Des poissons friands,
D’immenses baleines,
A lui bonnement
De tous les océans accouraient
Et toujours riaient
A pleins poumons et à perdre haleine.
Là-bas de grands monts
Ravissant son front
A l’effort l’invitèrent,
Critiquant son caractère.
Mais l’homme sans cesse
De nouveau sombrait dans la paresse.
Fier de sa puissance,
Le bon vent se moquait du rêveur
Qui dormait avec aisance
Au milieu des fleurs.
Des oiseaux planant
Le berçaient purement,
Offraient leurs ailes
Au dormeur rebelle.
Sous une nuit profonde
Envahissant le monde
Et offrant à l’homme un doux repos,
Il dormit plutôt
Pour de bon et d’un seul trait.
L’irréparable fait
Avec stupéfaction
Fut constaté le matin au réveil:
Il était passé sans transition
Du petit au grand sommeil.
Dans bien des cas la chose se comprend:
En travaillant s’use la machine.
Par occasion on a vu cependant
Quelque autre au repos tombant en ruine.
Léon Chabuel Oback Fables universelles (Livre II)
- Editions Edilivre
- Livre de fables de Léon Chabuel Oback
- Léon Chabuel Oback, fabuliste contemporain