L’urne dit à la cruche : Il est plaisant, ma foi,
Qu’on vous place à côté de moi ;
Le potier perd l’esprit ; vous êtes, pauvre amie,
Grosse de ventre et mal bâtie ;
Ma taille charme le regard,
On vous remplit de cidre et plus souvent d’eau pure,
Et ma gracieuse structure
Est digne du plus pur nectar.
La cruche répondit : Permettez, ma voisine ;
Vous oubliez votre origine ;
Je comprends qu’il peut être doux
D’entonner sa propre louange,
Mais vous n’êtes, ainsi que nous,
Belle dame, qu’un peu de fange.
“L’Urne et la Cruche”