Louis-Jules Mancini-Mazarini, dit de Nivernais, poète, 1716 – 1798.
Rien n’est si bon, que quelque abus n’en suive.
Le Sultan et la Sultane.
C’est sur d’assez minces objets
Que souvent le vulgaire fonde
Des triomphes et des regrets.
Le Nain et le Géant.
Quand on se trouve aussi mal sur la route,
Il faut finir le voyage …
Le Sage vieillard et le faux Sage.
Il faut se défier de l’œil des voyageurs.
Les Animaux voyageurs.
… Le droit de voyage
N’appartient qu’aux gens sensés.
Les Animaux voyageurs.
… C’est souvent une entreprise vaine
Et dangereuse, aussi bien que vilaine,
De se jeter sur ses voisins
Quand on les voit troublés de débats intestins.
Le Loup et les Mâtins.
… Pour vivre exempt de chagrin,
Il faudrait ne voir ni n’entendre.
L’Homme aveugle et sourd.
Notre vie est une maison;
Y mettre le feu c’est folie.
Le Sage Vieillard et le faux Sage.
Ne prenons pas pour sagesse
Les vices de notre cœur.
Le Jugement de Minos.
Tous les jours le vice paraît
Sous une forme qui nous plaît; Avertissons-en la jeunesse,
Et, pour qu’elle le reconnaisse, Peignons-le lui tout comme il est.
Les Chevreuils.
Vexer au loin pour répandre l’aisance
Autour de soi,
Ce n’est pas une bienfaisance
De bon aloi.
La Fontaine du Seigneur.
De la vertu la touchante beauté
Aux méchans même a souvent droit de plaire.
L’Aigle et le Pélican.
La vertu me semble assez belle
Pour la montrer sans ornement.
Le bon Ministre.
- Morales des fables de Nivernais