Le rossignol et l’hirondelle
Furent femmes, dit-on, avant que d’être oiseaux.
Toutes deux avaient la voix belle,
L’esprit le plus aimable et les traits les plus beaux.
L’une avait nom Progné, l’autre nom Philomèle.
Celle-ci s’envolant dans l’épaisseur des bois,
Loin des hommes cruels et du fracas des villes,
En de solitaires asiles,
Accrut en l’exerçant la beauté de sa voix.
L’autre, se rappelant qu’elle avait été reine,
Préféra des palais la demeure hautaine.
Mais le bruit incessant qui jaillit de ces lieux
Dans son âme étouffa les chants mélodieux.
L’hirondelle devint muette.
Vous qui lisez ces vers, êtes-vous né poète
Et voulez-vous le demeurer ?
Cherchez dans la campagne une calme retraite.
La muse autour de vous viendra rire et pleurer.
“Philomèle et Progné “