Pistil, le fabuliste.
Pistil a publié 3 recueils de fables. Pour un (r)éveil du sens et des sens…
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Notre fabuliste vous raconte son cheminement :
Publié le 11/2012
J’ai commencé la scène en 1995, par du spectacle de rue et ma première fable était une parodie de Jean de la Fontaine : « le punk des villes et le punk des champs », puis ai poursuivi ma carrière scènique dans les bars et festivals en continuant d’agrémenter mes concerts par une fable de La Fontaine pastichée, ce fût donc « le pittbull et le roquet » (parodie du Corbeau et du Renard façon le pen / maigret… sans majuscule) pour arriver à « la Fourmi et la Cigale » (critique du travail à outrance et soutien de l’intermittence du spectacle).
A l’époque, la fable n’était qu’un lien entre deux chansons et je n’en jouais qu’une par spectacle.
Jusqu’au jour où, comme tous les intermittents du spectacle je perds mon statut pour aller pointer au RMI (RSA depuis). En 2009, lors d’un entretien avec l’assistante sociale qui suit mon dossier, je me retrouve à me faire traiter de « fainéant » ! parce que je ne produis pas de fiche de paie. Surprenant de se faire ainsi juger de la sorte ! Moi qui croyait qu’un fainéant était un improductif qui vivait sur le dos des autres, un banquier donc ! Me voir ainsi traité de profiteur… mon sang ne fit qu’un tour ! Je réécrivis sur l’heure mon projet (ainsi qu’une fable sur cette demoiselle, le soir même en rentrant…!): devenir avant la fin de l’année la suite officielle de Jean de La Fontaine ! Avec un spectacle intégral de fables de mon acabit. Je n’avais rien à perdre après tout et puis je n’aime pas les jugements hâtifs à mon encontre…Quelle ne fût pas ma surprise de voir que mon projet fût validé par l’administration !! Alors bien obligé de m’y résoudre et j’écris dans la foulée trois quart d’heure de fables que j’inaugure à l’été. A ce moment là, tout s’accélère, les dates de spectacles affluent et j’obtiens mon statut d’intermittent dans les temps impartis. Les tournées s’enchainent, et au printemps 2011, je me fais même prendre en otage par un public de plus en plus nombreux désireux de repartir avec des traces de mon spectacle, soit un livre. Des amis décident alors de monter leur boîte d’édition uniquement pour que mon bouquin voit le jour ! J’écris deux nouveaux spectacles de fables d’une heure chacun début 2012 et sort le livre second des fables du Pistil à l’été 2012. Je crois être aujourd’hui le seul fabuliste de France qui vit exclusivement de ses fables.
Alors pourquoi la fable ? Et bien il semble qu’avec toutes ces années de scène, la fable est de loin la pratique qui me procure le plus de plaisir : par l’écriture, l’interprétation, l’écoute du public, la réalisation et l’édition de livres ainsi que par l’engouement qu’elle procure. Et la facilité avec laquelle je suis entré dans ce monde poétique me conforte dans ma conviction de la soutenir plus que jamais… Travail que fait à merveille Shanaweb que je salue bien bas au passage…
Et la morale alors ? C’est la singularité même de la fable. Je n’ai pas pour prétention de juger les « défauts » de mes frères humains, mais si parfois ceux-ci pouvaient juste faire un peu plus leur part de colibri pour qu’on avance tous et ensemble…
Comment devenir fabuliste ? Pistil – Novembre 2012.