venatore et leone
Certamen longa protractum lite gerebant
Venator quondam nobilis atque leo.
Hi cum perpetuum cuperent in iurgia finem,
Edita continuo forte sepulcra uident.
Illic docta manus flectentem colla leonem
Fecerat in gremio procubuisse uiri.
Scilicet affirmas pictura teste superbum
Se fieri: exstinctam nam docet esse feram.
Ille graues oculos ad inania signa retorquens
Infremit et rabido pectore uerba dedit:
Irrita te generis subiit fiducia uestri,
Artificis testem si cupis esse manum.
Quod si nostra nouum caperet sollertia sensum,
Sculperet ut docili pollice saxa leo,
Tunc hominem adspiceres oppressum murmure magno,
Conderet ut rabidis ultima fata genis.
Le Chasseur et le Lion
Un chasseur de marque et un lion avaient un jour un différend qui se prolongeait en une longue querelle. Comme ils désiraient mettre fin pour toujours à leur débat, le hasard offre à leur vue un tombeau récemment construit. Une main habile y avait représenté un lion qui ployait la tête et qui tombait sous les efforts d’un homme. L’homme soutient avec feu que cette sculpture attestait sa supériorité : elle fait voir en effet la mort du fauve vaincu. Mais le lion, jetant un regard terrible sur cette vaine représentation, frémit et dit avec colère : « Il faut que tu te sois laissé envahir par l’orgueil si déplacé de ton espèce, pour vouloir prendre à témoin le travail d’un artiste. Oh ! si notre intelligence pouvait s’enrichir d’un nouveau sens, au point qu’un lion sût sculpter la pierre avec des doigts souples, alors tu verrais figuré dans ce marbre un homme qui rendrait le dernier soupir dans la gueule d’un lion furieux. »