François Anthoine Saint Joseph
Militaire et fabuliste XVIIIº – A mes petits enfants
De l’art des vers, que l’on aime à tout Age,
Pour mes petits-enfants je fis l’apprentissage.
Désireux de graver dans leur esprit naissant
Les principes du bien, une morale saine,
J’introduisis sur ma modeste scène
Le cortège divers, marchant, volant, rampant,
Que fit si bien parler le divin La Fontaine.
Mes fabliaux plaisaient, on les savait par cœur
J’en eus quelque fierté, comme père et rimeur.
Et de les réunir je conçus la pensée.
Telle une tendre mère, en ses soins empressée,
Glane pour ses enfants quelques tardifs épis,
Rapportant, chaque soir, sa récolte au logis.
Conservez, mes amis, ces leçons d’un ‘bon
Entreprise pour vous, sa tâche fut légère.
A vos propres enfants vous redirez un jour
Ces vers que lui dictait un vigilant amour.
François Anthoine Saint Joseph, A mes petits enfants