Une jeune et petite fille,
A l’insu de sa bonne , entra dans un jardin ;
L’enfant était assez gentille ,
Mais lorsqu’elle était seule , oh ! c’était un lutin ;
Parmi les fleurs et la rosée ,
Elle courait depuis long-temps,
Quand , tout-à-coup , une guêpe dorée
Vint se mêler à ses jeux innocents.
Vous sentez-bien que la petite
Voulut avoir cet insecte léger ;
Mais plus elle court et s’agite,
Plus il se plaît à voltiger…..
Sur une fleur à peine éclose
La guêpe enfin vint chercher son butin ,
Et sitôt Noëmi s’empare avec la main
Et de l’insecte et de la rose.
Mais au même moment, les plus vives douleurs
Lui firent lâcher sa capture,
Et la guêpe en fuyant laissa dans la blessure
Un dard qui fit verser bien d’inutiles pleurs.
Vives et folâtres fillettes,
Qui suivez du plaisir les sentiers séducteurs ,
Redoutez de l’amour les amorces secrètes ;
Il cache aussi souvent son dard parmi les fleure.
“La Petite fille et la Guêpe”
