Analyse: Les Vautours et les Pigeons, P. Louis Solvet – 1812.
Les Vautours et les Pigeons. Phèdre, liv. I,F.3o.— Abstemius, F.96.
V. 3………Non ceux que le printemps
Mène à sa cour…..,,……
Tournure poétique qui a l’avantage de mettre en contraste, dans l’espace de dix vers, les idées charmantes qui réveillent le printemps, les oiseaux de Vénus , etc., et les couleurs opposées dans la description du peuple vautour. (Ch.)
V. 11. Il plut du sang……….
Voltaire a dit, dans sa traduction du fameux fragment poétique attribué à Cicéron, ut Jovis altisoni, etc. :
Le sang tombe des airs…………
Et Roucher, dans ses lettres à sa fille, comparant à cette occasion Voltaire avec La Fontaine, s’exprime ainsi : « Il plut du sang, voilà le poète; le prosateur dit tombe, » sans faire attention que le fabuliste avoit mis deux armées en présence, et que dans le fragment imité par Voltaire, il n’est question que d’un combat singulier entre un aigle et un serpent. Virgile lui-même ne s’exprime pas autrement que Voltaire, lorsqu’après avoir décrit le combat de Camille et de Ligurus , il la compare à un épervier, qui, poursuivant dans les airs une colombe, l’atteint et lui déchire les entrailles avec ses ongles :
Tum cruor et vulsoe labuntur ab oethere plumae.
Voilà comme la prévention rend souvent injuste.
V. 25. Cette fureur mit ta compassion
Dans les esprits d’une autre nation Au col changeant………..
Description charmante qui a aussi l’avantage de contraster avec le ton grave que La Fontaine a pris dans les douze ou quinze vers précédents. (Ch.)
V. 41. Tenez toujours divises les méchants, etc.
Ceci n’est pas, à la vérité, une règle de morale, ce n’est qu’un conseil de prudence, mais il ne répugne pas à la morale. (Ch.)
Nivernois, au contraire :
Dieu me préserve d’enseigner
Qu’il faut diviser pour régner;
Quelqu’un l’a dit, pourtant : c’est la maxime
D’un tyran qui se plaît au crime.
Mais si des ennemis se liguent contre vous.
Patientez et filez doux
Tandis qu’un même intérêt les rassemble :
Un jour viendra que divisant leurs coups
Et leurs desseins, ils seront mal ensemble,
Et vous viendrez à bout de tons.
(Les deux Taureaux et le Lion, livre 12, fable 18)