Henri Richer
Littérateur, avocat et fabuliste XVIIº – Biographie de Richer
Henri Richer naquit en 1685, à Longueil, dans le pays de Caux : sorti de l’université de Caen, après y avoir fait toutes ses études, il fut reçu avocat au parlement de Rouen. Il publia quelques traductions en vers qui furent assez favorablement accueillies, et ce premier succès le détermina à quitter le barreau pour l’étude des lettres. Il vint à Paris, y donna de nouvelles traductions, parmi lesquelles on distingue les Églogues de Virgile et les Héroïdes d’Ovide, et fut reconnu pour un traducteur exact, mais dépourvu d’enthousiasme ; en un mot, plus fidèle que poétique.
Comme La Fontaine, il publia ses Fables en douze livres, dont les six premiers parurent en 1729, et les six derniers en 1744. La meilleure édition que nous en ayons est celle de 1748, plus considérable que les précédentes de cinquante fables environ : elle fut imprimée sous tes yeux de l’auteur, qui en a vu exactement toutes les feuilles, à l’exception de la dernière, pendant l’impression de laquelle il fut atteint de la maladie dont il mourut.
Ce recueil, trop considérable sans doute, n’est cependant point a dédaigner; la morale de Richer est douce, et son style est simple, clair et facile. On a comparé ses fables à celles de La Fontaine, et peut-être le parallèle eût-il été moins maladroit, si chez lui le débit était .moins froid et l’invention plus heureuse; mais le principal défaut de ses apologues, comme de toutes ses productions, c’est de manquer de chaleur.
Cet auteur a fait jouer quelques pièces qui sont aujourd’hui tout-à-fait oubliées : sa tragédie d’Epomine et Sabinus obtint sept représentations, et ce fut là le plus flatteur de ses succès dramatiques.
Henri Richer était d’une modestie et d’une candeur admirables, et joignait à beaucoup de sagacité et de finesse une simplicité de mœurs peu commune.
Il mourut à Paris, le 12 mars 1748. (Hippolyte de la Courcelle, Libr. des bons livres, 1852)