Christian Satgé
Fabuliste contemporain – Édito – C’est tout bête…
Christian Satgé, Professeur d’Histoire & de Géographie à Poueyferré dans les Hautes-Pyrénées…
Blog de l’auteur : Les rivages du Rimage
– Fables sur ce site
C’est tout bête…
La fable, cafardeuse de nature quand on la singe, ne cherche pas la petite bête… Elle la trouve. Et, pas folle la guêpe, sans être toute bête elle s’embête à être toute en bêtes. Aussi sans prendre la mouche, elle apprend au vieux singe, aussi agile – à Paul, Pierre ou Jacques – soit-il, à faire la grimace sans payer en monnaie de songe jeunes loups et vieux renards pour l’heur copains comme cochons. C’est pour cela qu’elle est devenue la bête noire des uns et l’animal de bonne compagnie qu’aiment à domestiquer les autres dont votre insigne serviteur qui, authentique peau de vache malgré sa – presque – taille de guêpe, se veut grand discoureur de fonds dans le panier de crabes des marées marrantes et des vagues nettes. Oui, n’étant pas rancunier pour un sou, j’aime la Nature qui m’a si peu gâté comme les bestioles bonhommes qui la peuplent, bestiale espèce humaine têtue comme une mule comprise.
Aussi, entre chien et loup, m’ennuyant comme un rat qui refuse de quitter son navire, je fais le singe avec des mots qui accouchent de souris et, parfois je l’espère, de ris. La mémoire maigre comme un chapelet, je fais, aussi, muet comme carpe, mon petit effet bœuf en donnant des perles aux cochon et de la voix au détour de cette RuedesFables animée par des animaux au poil et des hommes et femmes de plumes. À jouer mes tours de cochons sur l’air de « Qui vivra verrat ! », j’y serais désormais, selon jaloux et jaseurs, connu comme le loup blanc, à l’arpenter comme le ferait un éléphant dans un magasin de porcelaine. Mais je n’y suis pas venu à temps en juillet, et j’ai de même sauté août, mois – à défaut de vaches – sacrés de cette ère de repos sur l’autoroute de l’année. Musicien de phrases, je n’y ai pas fait tout simplement l’âne pour avoir du son à plein volume moi qui me targue d’une mémoire – et d’un tour de taille – pachydermique que cela. Donc me voilà à fabuler après la mi-août comme chat perdu, à affabuler quand d’autres qui ont coincent la bulle ont repris leur collier préférant, mi chair mi poisson, ménager la chèvre et le chou ce mois-ci : les chiens ne font pas, chez nous, des chats et nos années n’ont qu’un été pour étai !
Revenons à nos moutons à poil laineux – À poil, les nœuds, à poil… ! – alors que, dehors, il pleut comme vache qui pisse et que les touristes ne gueulent plus comme des putois contre l’autochtone qui roule comme un escargot quand eux courent comme des lapins. Il faudra leur reparler du lièvre et de la tortue. Car le tort tue. Oui, j’ai fauté : j’ai raté la marche de juillet et le palier d’août. Comment rattraper le coup à moindre coût sans se le rompre… le cou. En effet, rat de bibliothèque plus que de cave, quoique ce soit kif-kif bourricot pour qui a une chauve-souris dans le beffroi, je me suis retrouvé fainéant comme une couleuvre quoique fort comme un boeuf. Ainsi, courant deux lièvres à la fois, le repos et le répit dans un été léthé, moi qui suis fidèle comme un toutou, j’ai posé un lapin à RuedesFables : soixante jours sans jacasser comme pie ou noyer le poisson dans un texte sans queue ni tête. Ils vont croire que je faisais ma tête de cochon ou bayais aux corneilles. Depuis, je me donne un mal de chien pour trouver une idée de départ qui n’arrive jamais. Le miroir aux alouettes de l’inspiration, respiration de mes aspirations, me laisse sans sa quotidienne ration. Ma plume fait le pied de grue… et moi, oiseau de malheur mal luné quand il fait canicule ou averse, avec.
Me voilà donc ours mal léché par le miel alléché, pris en flagrant délire d’oubli et donc fait comme un rat et je pleure comme un veau sur ma bévue qui baisse pourtant ; cela fait que faute de grives, je mange plus souvent qu’à mon tour des merles. Avec mes yeux de merlan frit et ma langue de vipère, je vous en ai fait avaler des couleuvres sans qu’on ait eu besoin de me tirer les vers du nez alors pourquoi ne pas poursuivre comme un chien en appelant un chat un chat même si parfois minou serait préférable pour certains mistigris. Et là, rien ! Bon cette histoire aura d’édifiant qu’un pigeon, même faisandé, ne doit jamais mettre la charrue avant les bœufs et qu’il faut prendre le taureau par les cornes plutôt que par les c… C’est moins risqué si on ne veut pas que notre entente, devenue cordiale, finisse en queue de poisson ou qu’on se regarde, à terme, en chiens de faïence !
Rassurez-vous, y’ plus d’lézard ni de quoi fouetter un chat, je reviens en farce RuedesFables avec des maux, des mots et démo’. Et ne vous demandez pas si c’est du lard ou du cochon, je suis aussi saint d’esprit que sain de corps et quoique que vous en disiez, ou pensiez, détracteurs de nos campagnes et contempteurs éclectiques de nos villes, n’oubliez jamais que la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe… mais faites quand même attention à ce qui peut tomber de ladite oiselle. Pour les autres, derrière vos allures d’ours à l’extérieur, je vous sais dedans de vrais pots de miel, doux comme des agneaux, qui ne me recevront ni comme le fils prodigue ni comme un chien dans un jeu de quilles et les les vaches n’en seront que mieux gardées. Sans – ou cent – blague(s) selon vos goûts !
À vous tous mouton à cinq pattes et autres merle blanc, bons entendeurs que j’ai rendus – un moment trop long je le sais – chèvre, avec ma tête de linotte à dormir comme un loir, salut o plutôt bonjour puisque : « Coucou me revoilou ! »
Fabuleusement vôtre.
Christian Satgé