Dé Chat ké Makak
Dé chat té guen moso fromaj ;
Lô pou patajé yé bagaj
(Zôt savé kouman chat vôlô),
Yé guen dibri, yé pa dakô,
La tribinal makak yé mâché pou plédé.
Makak, ké linèt la so né,
Ké bonè la so tèt, ké rôb nwè la so do,
Koupé fromaj, fè dé moso.
Lô li mété yé la balans :
« Wéwé ! diti, mo pa guen chans;
« A kouman don mo fè? Bô di drèt pi pèzan.
M’a tiro moso ké mo dan!
» Là, li modé fromaj jouk li valé gro-bi.
Bô di drèt vini pi piti.
« Ayo! diti, mo malagôch,
Gadé bonbon ; sa bô di gôch Ki pi gro. »
Là mèm li valé bon moso.
Nou dé chat, ké wéy cho, ka-gadé yé fromaj ;
Yé pc mizè, yé vini saj ;
Yé koumansé rélé : « Makak! li bon konsa;
N’a pran nou pa kou yé fika. »
Makak répond-yé : « Mo pitit,
Si zôt dakô, paie touswit,
Pas, zôt gadé !
Sa larestan fromaj ki là, ki tou modé,
Pa’chikèt pou payé tout sa tan mo pédi.
Poutan, pa kasé-kiô, pou péman m’a pran-li! »
É là-mèm li fouré tout fromaj là so bouch;
Sa li lésé pou chat pa té-wa-nori mouch.
“Dé Chat ké Makak”
Les deux Chats et le Singe (traduction)
Deux chats possédaient un morceau de fromage;
Lorsqu’il s’agit de le partager
(Vous savez combien les chats sont voleurs),
Ils se querellèrent, ne purent tomber d’accord
Et furent, dans leur colère, plaider au tribunal du sing
Le singe, des lunettes sur le nez,
Un bonnet sur la tête, une robe noire sur le dos,
Coupa le fromage, en fit deux parts.
Lorsqu’il les mit dans la balance :
« Allons ! dit-il, je n’ai pas de chance ;
Comment donc ai-je fait? Le côté droit est plus lourd.
J’en retirerai un peu avec mes dents ! »
Il mordit immédiatement le fromage et en avala un gros morceau
Le côté droit devint plus léger.
« Tiens ! tiens! dit-il, que je suis maladroit !
Regardez-bien : c’est le côté gauche
Qui est le plus gros. »
Et sans tarder il en avala encore une bonne bouchée.
Nos deux chats, tout effarés, regardaient leur fromage ;
Ils craignirent un malheur; ils devinrent sages
Et se mirent à crier ; « Singe! c’est bien ainsi;
Nous prendrons nos parts comme elles sont. »
Le singe leur répondit : « Mes enfants,
Si vous êtes d’accord, hâtez-vous de le dire,
Parce que, voyez!
Ce reste de fromage là, qui est tout mordillé,
N’approche pas de ce qui m’est dû pour la perte de mon temps
Toutefois, ne craignez rien, je le prendrai pour salaire.»
Et à l’instant il fourra dans sa bouche tout le fromage ;
Il ne laissa pas aux chats de quoi nourrir une mouche.
Le o ouvert avec accent grave ò , est remplacé par le ô avec accent circonflexe.