de lupo ert haedo
Forte lupum melior cursu deluserat haedus,
Proxima vicinis dum petit arva casis;
Inde fugam recto tendens in moenia cursu
Inter lanigeros asstitit [sic] ille greges.
Impiger hunc raptor mediamque secutus in urbem,
Temptat compositis sollicitare dolis:
Nonne vides, inquit, cunctis ut victima templis,
Inmitem regemens morte cruentet humum?
Quod nisi securo valeas te reddere campo,
Heu mihi! vittata tu quoque fronte cades.
Ille refert: modo quam metuis, precor, exime curam,
Et tecum viles, improbe, tolle minas;
Nam sat erit sacrum divis fudisse cruorem,
Quam rabido fauces exsaturare lupo.
Sic quotiens duplici subeuntur tristia casu,
Expedit insignem promeruisse necem.
Le Loup et le Chevreau
Une fois un chevreau, grâce à sa rapidité plus grande, avait déjoué les attaques d’un loup, pendant qu’il allait de son étable dans les champs voisins. De là il s’enfuit directement vers l’enceinte des murs et s’arrêta au milieu d’un troupeau de moutons. L’ardent ravisseur qui l’avait suivi jusque dans la ville essaie de l’attirer par des ruses savantes. « Ne vois-tu pas, dit-il, dans tous les temples la victime abattue sous le couteau cruel rougir le sol de son sang. Si tu ne peux pas revenir au champ où tu es en sûreté, toi aussi, hélas! tu tomberas comme victime, la tête ornée de bandelettes. » — « Quitte, je te prie, dit l’autre, la crainte et le souci que tu as pour moi et épargne-moi, méchant, ta présence et tes vaines menaces. Mieux vaudra, en effet, verser mon sang en l’honneur des dieux que d’assouvir l’appétit d’un loup affamé. » Ainsi, quand on est pris entre deux dangers, le meilleur parti est de choisir une mort honorable.