de simia
Iuppiter in toto quondam quaesiverat orbe,
Munera natorum quis meliora daret.
Certatmm ad regem currit genus omne ferarum,
Permixtumque homini cogitur ire pecus.
Sed nec squamigeri desunt ad iurgia pisces,
Vel quicquid volucrum purior aura vehit.
Inter quos trepidae ducebant pignora matres,
Iudicio tanti discutienda dei.
Tunc brevis informem traheret cum simia natum,
Ipsum etiam in risum compulit ire Iovem.
Hanc tamen ante alios rupit turpissima vocem,
Dum generis crimen sic abolere cupit:
Iuppiter hoc norit, maneat victoria si quem;
Iudicio superest omnibus iste meo.
La Guenon et Jupiter
Jupiter avait un jour demandé par le monde entier qui pouvait lui présenter les plus beaux rejetons. A l’envi accourt devant le roi toute la race des bêtes sauvages et la cour reçoit une foule mélangée d’hommes et d’animaux domestiques. Il ne manque à ce débat ni les poissons couverts d’écailles, ni non plus tous les oiseaux que portent les régions les plus pures de l’air. De tous côtés bientôt les mères, toutes tremblantes, amenaient leurs petits pour les soumettre au jugement d’un si grand dieu. Alors, comme une guenon courte de taille traînait après elle son enfant tout mal fait, sa vue fit éclater de rire Jupiter lui-même. C’est cependant cette mère, la plus laide de toutes, qui avant tous les autres prit la parole en essayant de détruire la mauvaise opinion qu’on a de sa race : « Que Jupiter le sache bien; si la palme doit revenir à quelqu’un, celui qui l’emporte sur tous, c’est, à mon avis, celui-là. »