Louis Tremblay, l’Esope chrétien
A quelque ami d’enfance
Par lui sollicité,
En toute confiance,
Un homme avait prêté
Sa bourse — bien garnie.—
Mais arrive le jour
Te la rendre. En retour,
Notre homme obligé nie
Qu’il eût jamais emprunté rien.
De là, comme on le pense bien,
Désaccord et désharmonie
Et rupture de ce lien
Qui semblait les unir, dès longtemps, pour la vie..
« On me l’avait bien dit,
S’écriait le prêteur l’âme tout indignée
Et peinée,
L’argent, l’argent maudit
Brouille les amitiés. Désormais, je le jure,
Je me fais l’âme la plus dure
Et le cœur le moins obligeant… »
il avait tort; en pareille rencontre,
Beaucoup jugent ainsi, mais se trompent : — l’argent
Ne brouille pas les hommes ; il les montre.
“Deux Amis”
L’occasion ne rend pas l’homme fragile : elle montre qu’il l’est
(Thomas a Kempis, est un moine allemand du Moyen Âge..)
Celui-là chemine mal qui tourne à sa perte les bienfaits d’autrui.
(Durante degli Alighieri dit “Dante”)