Le Chevreau étant assis sur une fenêtre assez élevée, vit passer un Loup, dont il se moqua longtemps, et l’accabla d’injures. Le Loup, sans s’émouvoir des paroles offensantes de cet animal : ” Mon ami, lui dit-il, ce n’est point toi qui m’injuries ; tu n’aurais garde de me parler de la sorte, si tu ne te prévalais de l’avantage du lieu où tu te crois en sûreté. “
Autre version
” Le Chevreau qui est dans la maison et le Loup “ – Un chevreau qui se trouvait à l’intérieur d’une maison vit passer un loup. Il se mit à l’injurier et à le railler. Le loup répliqua,: « Pauvre hère, ce n’est pas toi qui m’injuries, c’est le lieu où tu es. »
Cette fable montre que souvent c’est le lieu et l’occasion qui donnent l’audace de braver les puissants.
- Esope – (VIIe-VIe siècle av. J.-C)
Le Chevreau et Le Loup
Un Chevreau, assis sur le bord d’une fenêtre
A l’étage de sa maison, aperçut l’être
Le plus vil que sa race put connaître,
Un Loup qu’il accabla d’injures.
Fréki ¹ , loin de se laisser émouvoir,
Dit : « De là où tu es, tu ne crains mes morsures,
Tu t’exposes, tu te fais voir,
Pourtant si tu étais sur le pas de ta porte,
Tu ne me parlerais pas de la sorte,
Tu aurais filé à pleine vitesse ! »
N’y voit-on point cette jeunesse,
Cette génération SMS,
Manuelle des pouces,
Qui fait la fierté de tous,
Qui fait la grandeur de notre société,
Diplômée ès irrespect, ès vulgarité !
1) Nom de l’un des deux chiens d’Odin
- David Claude – (fabuliste contemporain)