“Du Lièvre et de la Tortue” – Le Lièvre considérant la Tortue qui marchait d’un pas tardif, et qui ne se traînait qu’avec peine, se mit à se moquer d’elle et de sa lenteur. La Tortue n’entendit point raillerie, et lui dit d’un ton aigre, qu’elle le défiait, et qu’elle le vaincrait à la course, quoiqu’il se vantât fièrement de sa légèreté. Le Lièvre accepta le défi. Ils convinrent ensemble du lieu où ils devaient courir, et du terme de leur course. Le Renard fut choisi par les deux parties pour juger ce différend. La Tortue se mit en chemin, et le Lièvre à dormir, croyant avoir toujours du temps de reste pour atteindre la Tortue, et pour arriver au but avant elle. Mais enfin elle se rendit au but avant que le Lièvre fut éveillé. Sa nonchalance l’exposa aux railleries des autres Animaux. Le Renard, en Juge équitable, donna le prix de la course à la Tortue.
Autre version
” La Tortue et le Lièvre “ – La tortue et le lièvre disputaient qui était le plus vite. En conséquence ils fixèrent un jour et un endroit et se séparèrent. Or le lièvre, confiant dans sa vitesse naturelle, ne se pressa pas de partir ; il se coucha au bord de la route et s’endormit; mais la tortue, qui avait conscience de sa lenteur, ne cessa de courir, et, prenant ainsi l’avance sur le lièvre endormi, elle arriva au but et gagna le prix.
Cette fable montre que souvent le travail l’emporte sur les dons naturels, si on les néglige.
- Esope – (VIIe-VIe siècle av. J.-C)
La Tortue et le Lièvre
Une tortue et un lièvre se défièrent un jour à la course, et fixèrent pour but une montagne vers laquelle ils courraient. Le lièvre, confiant dans la légèreté et la vitesse de sa course, s’amusa en chemin et dormit : la tortue, au contraire, connaissant la pesanteur de sa nature, ne se reposa et ne s’arrêta point dans sa course, aussi arriva-t-elle à la montagne au réveil du lièvre.
Cette fable signifie
que la patience et la persévérance sont préférables à la légèreté et à la précipitation.
- Luqman (Locman ou Loqman) XIe siècle av. J.-C.
Le Lièvre et la Tortue
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point
Sitôt que moi ce but. – Sitôt ? Etes-vous sage ?
Repartit l’animal léger.
Ma commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d’ellébore.
– Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait : et de tous deux
On mit près du but les enjeux :
Savoir quoi, ce n’est pas l’affaire,
Ni de quel juge l’on convint.
Notre Lièvre n’avait que quatre pas à faire ;
J’entends de ceux qu’il fait lorsque prêt d’être atteint
Il s’éloigne des chiens, les renvoie aux Calendes,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir, et pour écouter
D’où vient le vent, il laisse la Tortue
Aller son train de Sénateur.
Elle part, elle s’évertue ;
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu’il y va de son honneur
De partir tard. Il broute, il se repose,
Il s’amuse à toute autre chose
Qu’à la gageure. A la fin quand il vit
Que l’autre touchait presque au bout de la carrière,
Il partit comme un trait ; mais les élans qu’il fit
Furent vains : la Tortue arriva la première.
Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi, l’emporter ! et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?
- Jean de la Fontaine – (1621 – 1695)
Le Lièvre et la Tortue
Pour un lièvre léger une lourde tortue
Avait une tendre amitié.
Ce sentiment vous fait pitié.
Pourquoi ? L’on fait souvent une plus grosse bévue.
Si vous en doutez, quelque jour,
Moi, je vous prouverai que, chez L’humaine race,
L’amitié, l’estime et l’amour
Ne sont pas toujours à leur place.
Étrange ou non , la tendresse existait.
Mais à ce pauvre lièvre on donnait trop la chasse :
Tout en passant, un chien l’épouvantait,
Puis un renard… Le lièvre détalait ;
Haletant, la tortue emportait sa besace,
De son ami suivant la trace,
Et courait après lui, comme elle peut courir.
Au rendez-vous, chance malencontreuse !
Elle en eut tant, la pauvre malheureuse,
Qu’à la peine il fallut mourir.
Choisissons nos amis avec poids et mesure :
On ne peut vivre seul, s’associer est bon ;
Mais ne prenons pour compagnon
Que celui qui va notre allure.
- Antoine-Pierre dutremblay – 1745 – 1819
Le lièvre et la tortue
Rien ne sert de courir si l’on n’arrive à point ;
Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.
– Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point
Sitôt que moi ce but. – Sitôt ? Êtes-vous sage ?
Repartit l’animal léger.
Ma commère, il faut vous purger
Avec quatre grains d’hellébore.
– Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait, et de tous deux
On mis près du but les enjeux.
Savoir quoi, ce n’est pas l’affaire,
Ni de quel juge l’on convint.
Notre lièvre n’avait que quatre pas à faire ;
J’entends de ceux qu’il fait lorsque près d’être atteint,
Il s’éloigne des chiens, les renvois aux calendes
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir et pour écouter
D’où vient le vent, il laisse la tortue
Aller son train de sénateur.
Elle part, elle s’évertue ;
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu’il y va de son honneur
De partir tard. Il broute, il se repose,
Il s’amuse à toute autre chose
Qu’à la gageure. A la fin, calculant
Que l’autre touchait presque au bout de la carrière,
Il partit comme un trait, et, par un simple élan,
Toucha le but, laissant la tortue en arrière.
– Eh bien ! Lui cria-t-il, avais-je pas raison ?
Quand le commun, semblable à toi, tortue,
S’épuise en longs efforts, l’artiste, d’un seul bond,
Monte jusqu’à la nue !
- Aurélien Scholl – (1833 – 1902)