Vocabulaire dans la fable:
ENGEIGNER, v. a. Tromper.
Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner autrui,
Qui souvent s’engeigne soi-même.
J’ai regret que ce mot soit trop vieux aujourd’hui;
Il m’a toujours semblé d’une énergie extrême.
Liv. IV, fab.ll. (Voy. Rom. de Merlin, ch.78.)

Je suis bien de ravis de La Fontaine, dont l’exemple aurait peut-être dû engager nos écrivains modernes à faire revivre ce mot, formé de l’espagnol enganar, tromper, italien ingannare, idem; mots qu’on pourrait retrouver soit dans le latin ingenium soit, au moyen de la prothèse de la préposition in, dans le gothique gan, enchantement, sortilège. Voy. Ol. Wohmius, Lex. runicum, p. 38, 39- — Le mot engeigner est peu harmonieux, à la vérité, mais très-expressif.
— Consultez Supplément au gloss. du Roman de la Rose, édit. de Lenglet-Dufresnoy, in-12, t. IV, p. 179,180.—Cobarruvias, Tesor. de la leng. castell — Dicc. de la Real Acad. de Madrid, etc.
“Engeigner ou tromper”
(Théodore Lorin, 1852)