François Ponsard
Poète et fabuliste XIXº – Fable, les deux hommes
François Ponsard est un poète et auteur dramatique français, né à Vienne le 1er juin 1814 et mort à Paris le 7 juillet 1867.
Fables les deux hommes
Il y avait deux hommes qui retournaient la terre dans la vallée fertile. C’était l’heure des semailles : le premier avait les mains pleines de blé qu’il semait dans les sillons fumants ; l’autre rouillait la terre pour y retrouver des débris de sculpture et de vases antiques. Celui-ci, heureux de
Ses trouvailles, courut à la ville et frappa à la porte de l’académie. Quand vint l’heure de la moisson, il était académicien ; mais l’autre fauchait la gerbe d’or. L’un avait regardé dans le passé, l’autre dans l’avenir. L’un avait créé avec le souffle de Dieu, l’autre avait rassemblé les débris d’une œuvre des hommes.
De la poétique de l’école du bon sens
M. Ponsard vient d’écrire sa poétique en prose. Il aurait mieux fait de parler en vers. Sa prose n’a ni mouvement, ni couleur, ni caractère : en un mot, M. Ponsard n’a pas de style. Il dit ce qu’il veut dire — comme le premier venu qui aurait peur de la grammaire et de l’éloquence. — Dans cette poétique publiée par le Constitutionnel on ne pouvait la mieux placer), M. Ponsard injurie timidement M. Jules Janin, M. Théophile Gautier, M. Gérard de Nerval, M. Vacquerie, M. Planche, tous les critiques, hormis M. Rolle, le critique du Constitutionnel . Il appelle Hugo et les autres des Campistron de Shakespeare, tandis que lui est un Campistron de Campistron !
L’Artiste – Aux bureaux de L’Artiste, Paris – 1817.
Illustration portrait : Par Nadar — Bibliothèque nationale de France, Domaine public, commons.wikimedia.org