Guillot criait au loup! un jour par passe-temps,
Un tel cri mit l’alarme aux champs;
Tous les bergers du voisinage
Coururent au secours ; Guillot se moqua d’eux ;
Ils s’en retournèrent honteux,
Pestant contre son badinage;
Mais rira bien qui rira le dernier.
Deux jours après, un loup avide de carnage,
Un véritable loup-cervier,
Malgré notre berger et son chien, faisait rage
Et se ruait sur le troupeau.
Au loup! s’écria-t -il, au loup! Tout le hameau
Rit à son tour : A d’autres, je vous prie,
Répondit-on ; l’on ne nous y prend plus.
Guillot le goguenard fit des cris superflus :
On crut que c’était fourberie.
Menteur n’est jamais écouté,
Même en disant la vérité.
“Fables de Richer,Les Bergers”