François Habert
Poète et fabuliste XVIº
François Habert, né à Issoudun dans le Berry, fit ses études à Paris. Son père, étant mort sans fortune, François Habert fut obligé de quitter Toulouse, où il avait été envoyé pour étudier la jurisprudence. De retour à Issoudun, presque sans ressources, ayant quatre sœurs à soutenir, il prit l’emploi de secrétaire. Attaché, en cette qualité, auprès de plusieurs prélats, et ensuite auprès du duc de Nevers, qui le produisit à la cour, il y fut favorablement accueilli par Henri II qui l’honora par la suite du titre de son poète. Nous ignorons l’époque et le lieu de la mort de François Habert ; il vivait encore en 1561.
FABLES :
Ce fut en 1541, et pendant son séjour à Toulouse, que notre poète publia ses premières productions sous le titre du Banni de lyesse. Ce recueil, où il prit pour devise Fy de soulas, est divisé en deux parties ; la première se compose de plusieurs épîtres, rondeaux, ballades, épitaphes, etc. La seconde contient le Livre des Visions fantastiques, espèce d’imitation du sixième chant de l’Enéide de Virgile ; une traduction de Pyrame et Thisbé; de la fable de Narcisse, etc., etc.
La même année, fut imprimée la Suite du banni de lyesse, où se trouvent le second Livre des faisions fantastiques et le Jugement des trois déesses Juno, Pallas et Vénus , etc.
En 1543, parut un troisième recueil intitulé le Voyage de l’homme riche, faict et composé en forme et manière de dialogue; le but de ce poème allégorique est de prouver que contentement passe richesse.
Les autres productions de François Habert sont encore très nombreuses; les principales sont : la Déploration poétique sur la mort du chevalier Antoine Duprat, en 1545;
— le Temple de la Chasteté, en 1549 : cet ouvrage est suivi de trente épîtres, de plusieurs épigrammes, cantiques, déplorations, épitaphes, églogues, ballades ; du viel Chevalier présente a M, le prince de Melfe, et d’une Exhortation sur l’art poétique ;
— deux recueils de pièces diverses, en 1551, qui contiennent des épîtres, héroïdes, etc. La plus intéressante de ces épîtres est celle sur l’Immortalité des Poètes françois ; elle est adressée à Mellin de Saint-Gelais.
— Les deux Livres de la Misère de l’homme naissant en ce monde sont de la même année.
François Habert a laissé un recueil de fables, dont quelques unes ont été depuis traitées par La Fontaine.
- Les poëtes françois, depuis le XIIe siècle jusqu’à Malherbe (ed. by P.R. Auguis). tome III