Au retour du matin, Chouette dans les bois
Traînait encor les sons de sa lugubre voix.
Belle conversion ! lui dit une Alouette :
Vous célébrez le jour; vous faites comme nous.
L’air n’est pas gai, n’importe : à Messieurs les Hiboux
Mous apprendrons bientôt une autre chansonnette.
Moi, chanter ! reprit la Chouette
En clignotant des yeux et gagnant son réduit,
Moi, célébrer le jour ! Je regrettais la nuit
La nuit des préjugés n’est pas la moins profonde ;
L’Esprit qui s’y complaît croit que le monde est fou ;
Quand le jour luit pour tout le monde ,
Contre tous il s’emporte, il gronde,
Vante sa chère nuit de sa voix de Hibou,
Et se renfonce dans son trou.
“La Chouette et l’Alouette”