Le roi de la forêt avait l’habitude d’inviter
Chaque année tous les animaux pour fêter
Ensemble la récolte-gibier, et par hasard
Cette année étaient venus vieux léopard,
Jaguar, guépard et autres sortes de sauvages
Petits et grands de toutes formes et de tout âge
Etaient là pour répondre à l’invitation du grand
Roi et celui-ci demandait ce que chacun prend.
Le lion donna à ses visiteurs les uns de la viande,
Les autres des herbes d’autres encore l’amande
Ou la graine, et la fête commença en grande joie;
Quand le roi lion n’y voyait qu’une alléchante proie.
Avant de prendre chacun ce qui lui convient, le lion
A demandé qu’on fasse une prière pour que l’action
Commencée se termine en beauté. Chaque animal
Priait dans son cœur, avec une grande joie le chacal
Demandait la grâce de croquer l’os de son voisin lièvre,
Léopard suppliait son dieu de voir tomber sur ses lèvres
La patte de la gazelle, on entendait ces grands carnivores
Elever leur voix sans honte, à l’exception des herbivores
Pour demander la chair du plus petit que soi, le lion
En son cœur sa prière était déjà exaucée, l’abstention
De croquer tous ces animaux présents ne dépendait
Que du volume de son estomac. Le lion n’attendait
Que le moment venu pour laisser travailler ses dents
En dévorant l’animal au hasard. De tous ces imprudents
Le lièvre seul, suppliait fort son dieu de le tirer des mains
Du lion, le seul qui a vu qu’ils se sont trompés de chemin.
A ces animaux, avait dit le roi lion, que la fête va durer
Huit jours, et sans interruption; le lièvre pour s’assurer
Que ‘il n’y aura pas de danger, demanda malignement
Au roi, si tous les animaux pourront avoir suffisamment
De quoi manger pendant tout ce temps. Pour répondre
Le lion a rappelé à ses honorés visiteurs que la moindre
Chose qui ne doit pas les préoccuper, c’est leur repas
Et que pendant la fête des prémices, il n y a surtout pas
De manques de vivres, sinon à quoi vivre sans manger
Le fruit de leur première récolte, sans peur sans danger;
Que le dernier jour, ajouta encore le roi, chaque animal
Apportera son premier-né, pour clore le grand festival.
Le lièvre a bien saisi la parole du roi, et les animaux
Présents, toujours bêtes ont attendu les grands maux.
Le septième jour, ils sont allés apporter leurs petits
En attendant le lion ne faisait que déguiser l’appétit.
Tous les animaux sont réapparus le huitième jour,
Venus tous avec leurs petits, le lièvre par amour
A pris le bébé premier né du lion et l’a bien posé
Devant le lion avec d’autres rejetons, superposé.
Comme tout lion, malgré la couronne, n’a hésité
De croquer son lionceau, et qui par la faim visité
Ne recule à toute proie. Le lièvre a vite pris le large
Sans laisse aux autres animaux et au lion la marge
D’attendre à ce que se terminent les petits et le tour
Des grands, car le lendemain d’autres animaux, pour
Rester à la cour du lion qui, enragé de savoir de par
Dame lionne que lionceau est mort, le roi au départ
S’est jeté sur grands carnivores, et les a tous dévorés
Il s’est attaqué aux herbivores et les a tous massacrés,
Tous ceux qui volent ou qui rampent, n’ont pu se sauver
Ont reposé dans la gueule du lion. Faute de ne retrouver
Son petit lionceau, le fou lion a tué tout sur son passage
Partout où il allait dans les bois; il ne faisait que carnage.
Seul le lièvre a pu échapper à la fureur du félin, il a su
En avance ce que la fête du gentil roi-lion avait conçu;
A son tour malin lièvre sait jouer de bons sales tours,
Est mangé celui qui devrait manger, mauvais vautours
Ne lui font peur. Leçon est ainsi donnée à la personne
Qui veut qu’on ne lui fasse du mal, opte et abandonne
De penser du mal aux autres, la fable des prémices
Nous le montre, nul n’est besoin de consulter Grevisse
Pour voir que le bien appelle le bien, alors que le mal
Récolte le mal, lièvre connaissait le code d’Hannibal.
BONNE ANNEE !
par KAYUMBA CUMU