Un jeune écolier;
La Cigale et la Fourmi
Vivent dans votre mémoire;
Ecoutez, mon jeune ami,
La suite de leur histoire.
Certain faisan ennemi
Vint attaquer la fourmi ;
En moins d’un tiers de journée
Ces greniers si bien construits,
Tous les travaux de l’année
Furent pillés et détruits.
La pauvrette ruinée
A son tour dut emprunter.
Elle s’en vint répéter
À la porte d’une abeille :
Je rendrai, foi d’animal
Intérêt et principal.
Connu ! La formule est vieille,
Interrompit notre abeille.
C’est celle dont se servit
La Cigale en sa requête.
La fourmi baissa la tête .
Et l’abeille poursuivit :
Qu’est-il besoin qu’on vous prête?
Eh! pratiquez la recette
Que vous enseignez si bien.
Vous avez faim? Ce n’est rien ;
Faites une pirouette,
Dînez d’une mazurka
Et soupez d’une polka.
La fourmi parlait, muette;
L’autre alors, d’un ton plus doux.
La rappela : Calmez-vous;
Il ne faut pas que j’imite
Ce dont je vous blâme ici;
Entrez chez moi, ma petite;
Vous y trouverez aussi
La malheureuse cigale.
Vivez ensemble à loisir :
Tout ce que je vois souffrir
Mérite assistance égale.
“La Fourmi et l’Abeille”