LOQMAN, LUKMAN le Sage
Un jour une gazelle ayant soif, alla à une fontaine pour se désaltérer. Voyant son image dans l’eau, elle se mit à gémir sur la ténuité de ses jambes et s’enorgueillit de la grandeur et de la magnificence de ses cornes. Tout-à-coup des chasseurs l’attaquèrent et elle prit la fuite. Tant qu’elle fut dans la plaine, ils ne purent l’atteindre; mais lorsqu’entrée dans la forêt, elle passa à travers les arbres, les chasseurs l’atteignirent et la tuèrent.
Cette fable signifie :
Malheureuse que je suis! dit-elle en expirant : ce que j’ai méprisé pouvait me sauver, et ce dont j’espérais mon salut m’a perdue.
- Lukman (Locman ou Loqman), (La Gazelle)
Autre version : La Gazelle
Une gazelle étant allée à une source pour se désaltérer, aperçut son image sur la surface de l’eau ; elle ne put s’empêcher de gémir sur la maigreur de ses jambes et elle s’enorgueillit de la magnificence de ses cornes. Tout-à-coup une troupe de chasseurs se met à sa poursuite ; la gazelle s’élance dans la plaine, et leur échappe; niais à peine est-elle entrée dans la montagne que ses cornes l’embarrassent dans les arbres, et les chasseurs l’atteignent. « Malheureuse, dit-elle en expirant, j’ai méprisé ce qui pouvait me sauver, et c’est ce qui flattait mon orgueil qui m’a perdue. »
- Développemens des principes de la langue arabe moderne, Auguste F. Herbin, Baudouin, 1803.