Un jour de fête, sous l’ombrage
D’un vieux chêne de leur village,
Deux graves vieillards devisaient
Et jasaient
Comme deux écoliers, quand une jeune fille,
Par sa mise coquette, attira leurs regards.
— « Oh ! s’écria l’un des vieillards,
« Qu’elle est fraîche ! qu’elle est gentille !
« De quel doux éclat elle brille ! »
La jeune Mlle croit qu’on lui fait compliment
Sur sa riche toilette et s’incline à l’instant.
— « Non, dit l’autre vieillard, ne sois pas si joyeuse :
« Ce n’est pas ta face bilieuse,
« Ni tes colifichets, ni ta robe soyeuse
« Que nous admirons tant ; mais la rose mousseuse
« Que tu tiens à la main.
« Passe donc ton chemin,
« Petite vaniteuse.
“La Jeune fille et la Rose”