Étienne Fumars
Poète et fabuliste XVIIIº – La Maison qui s’écroule
Un homme avait une demeure
Qui péchait par le fondement.
Un des côtés s’ébranle et va crouler : sur l’heure
On mande le maçon, qui l’étaie à l’instant.
Ensuite une muraille
Penche, s’ouvre, travaille :
Autre poutre survient.
Ensuite un plancher crie :
En l’air on le soutient.
Puis une autre partie
Menace : on la contient,
Comme on peut on l’appuie.
Puis, malgré tout cela,
La maison s’écroula.
Ces édits, ces décrets qu’en vain l’on multiplie
Ne sauraient pour long-temps étayer la patrie ;
Songez aux fondements.
Sans les mœurs, princes, rois,
Vous verrez s’écrouler vos états et vos lois.
Étienne FumarsLa Maison qui s’écroule