La pie et la vipère, un jour qui l’aurait cru,
A leur dire n’étaient que deux petites saintes.
Qui se connut jamais? le plus grand malotru.
De son portrait veut adoucir les teintes.
Oui je babille, j’en conviens,
Disait innocemment la pie,
Mais de tous mes caquets, de tous mes entretiens,
Que reste-t-il? on les oublie.
J’amuse sans blesser, je pique en souriant,
Cela peut-il être effrayant?
L’autre à son tour; quoi! langue de vipère
Est mortelle? on le dit; mais le proverbe a tort;
C’est sans songer à mal que la vipère mord ;
Car elle est à tout prendre une bonne commère.
Vous avez toutes deux raison,
Belles dames, peut-être, et ceci vous regarde.
Mais de vous, qu’en tout lieu, comme en toute saison,
Pie, ou vipère, Dieu me garde,
Moi, mes gens, mon chien, ma maison !
“La Pie et la Vipère”