Fortuné Nancey, orateur, poète, peintre et musicien, est décédé à Melun, le 1er. septembre 1860. Il avait, été avocat près le tribunal, adjoint au maire de la ville, conseiller municipal, fabricien de l’église Notre-Dame, membre du bureau d’administration du collège, professeur. — Il a laissé un volume de fables et poésies diverses, publié en 1852, l’Eloge d’Amyot.
FABLES:
- Les Abeilles
- L’Homme et la Limace
- Les Poules
- Les Araignées
- Plutus et le Savant
- La Pie et la Vipère
- Les Marionnettes
- La Balance
- Le Lézard et la Taupe
- Hercule et Charlemagne
- Le Jeune Chat
POURQUOI PAS DE DÉDICACE.
Il y a long-temps que M. De Furetière a dit «que le premier inventeur des dédicaces fut un mendiant . »
Il a dit vrai, s’il a voulu parler des dédicaces faites à des hommes riches et puissants.
Leur adresser ainsi le fruit de son travail, n’est-ce pas, en effet, mendier leur protection, la leur imposer même? car quel est l’homme qui, dans cette position élevée, n’aime pas à faire un peu le Mécène.? Pour se permettre cependant un pareil appel à la protection et à la bienveillance des heureux du siècle, il faut être sûr ou d’être assez honoré de leur amitié, ou que l’ouvrage que vous leur dédiez est en réalité digne d’eux. Pour moi, qui ne suis pas dans ce cas, je sens qu’une réserve prudente et modeste est la seule règle que j’aie à suivre, et mon petit livre paraîtra sans dédicace.
Je sais bien que de nos jours il en est, qui dédient leurs œuvres à l’amitié, à la tendresse filiale, etc., que cela se fasse lorsqu’on est déjà avantageusement connu dans les lettres, je le conçois , mais quel intérêt peut avoir le public à savoir qu’un auteur qu’il ne connaît pas, a des amis, une famille qu’il connaît sans doute encore moins? Donc, dans ce cas encore, pour moi, pas de dédicace à faire.
- Fables et poésies, 1852