Félix MOUSSET
A mon ami Paul Mérine.
En juillet, les feux du soleil
Mûrissaient une poire, et la sève avec force
Commençait à gonfler déjà la verte écorce.
Le fruit en peu de temps fut plus gros, plus vermeil,
Mais non au point où l’on s’apprête,
Quand vient l’automne, à faire la cueillette :
Aussi, guêpes et moucherons,
Fourmis, abeilles et frelons,
Ne pouvaient entamer l’écorce encor trop dure ;
Aussitôt qu’elle fut bien mûre,
Sa chair blanche, changée en miel,
Attira l’ennemi des quatre coins du ciel,
Se livrant autour d’elle une ardente bataille,
Et du matin au soir faisant large ripaille ;
Mangeant le cœur, mangeant la peau,
Il n’en resta pas un lambeau.
moralité.
Des méchants nombreuse est la race.
Les cœurs tendres et généreux
Trouvent soutient ligués contre eux
Le frelon malfaisant et la guêpe vorace.
“La Poire et les Mouches”