Un jour la puce faisait au boeuf cette question : « Que t’a donc fait l’homme pour que tu le serves tous les jours, et cela, grand et brave comme tu l’es ? Moi, au contraire, je déchire impitoyablement sa chair et je bois son sang à pleine bouche. » Le boeuf répondit : « J’ai de la reconnaissance à la race des hommes; car ils m’aiment et me chérissent, et me frottent souvent le front et les épaules. — Hélas! reprit la puce, pour moi ce frottement qui te plaît est le pire des malheurs, quand il m’arrive par hasard d’être prise entre leurs mains. »
[quote style=”1″]Les fanfarons de paroles se laissent confondre même par un homme simple.[/quote]
Ψύλλα καὶ βοῦς
Ψύλλα δέ ποτε τὸν βοῦν οὕτως ἠρώτα·
Τὶ δή [παθὼν] ἀνθρώποις ὁσημέραι δουλεύεις,
καὶ ταῦτα ὑπερμεγέθης καὶ ἀνδρεῖος [τυγχάνων],
μοῦ σάρκας αὐτῶν οἰκτίστως διασπώσης
καὶ τὸ αἷμα αὐτῶν χανδόθεν πινούσης;
Ὁ δ᾿· Οὐκ ἄχαρίς εἰμι μερόπων γένει·
στέργομαι γὰρ παρὰ αὐτῶν καὶ φιλοῦμαι [ἐκτόπως],
τρίβομαί τε συχνῶς μέτωπόν [τε] καὶ ὤμους.
Ἡ δέ· Ἀλλ᾿ ἐμοὶ γοῦν τέως τῇ δειλαίᾳ
ἡ σοὶ φίλη τρίψις οἴκτιστος δὴ μόρος,
Ὅτε καὶ τύχῃ συμβαίνει μοι ἁλῶναι.
Ὅτι οἱ διὰ τοῦ λόγου ἀλαζόνες καὶ ὑπὸ τοῦ εὐτελοῦς ἡττῶνται.
- Esope – (VIIe-VIe siècle av. J.-C)