Dans les flancs du rocher qui recelait ses eaux,
Filtrait obscurément une source ignorée,
Tandis qu’aux environs, l’habitant des hameaux
Voyait, en gémissant, dans la plaine altérée,
A qui depuis long-temps les cieux
Refusaient les faveurs d’une onde bienfaisante,
La moisson expirante
Tromper son espoir et ses vœux.
Le tableau désolant qu’offrait, à tous les yeux,
Cette sécheresse alarmante,
Excita d’un savant le zèle industrieux.
Pour suppléer à la nature,
Il soumit l’art à des efforts nouveaux…
De la source bientôt l’eau salutaire et pure,
Dans le sein de plusieurs canaux
Se sentant à regret pressée,
Pour recouvrer sa liberté,
Jaillit dans l’air, avec force élancée,
Et retombant sur la terre épuisée
Y porta la fraîcheur et la fécondité.
Ainsi, plus d’un mortel qui, dans l’obscurité,
Coule, au sein du repos, sa stérile existence,
Pourrait, si ses talens étaient en évidence,
Devenir très-utile à la société.
“La Source”