Comment peut-on tourmenter une femme ?
Ne pas se plaire à faire son bonheur ?
Il est pourtant des maris pleins d’humeur ,
Avec aigreur
Toujours chantant leur game.
Que leur opposer?…la douceur.
Sexe charmant ! nature bonne et saga
En a fait voire heureux partage.
Profitez-en… et songez à L’adage :
La patience vient à bout
De tout.
Une souris logeait tout auprès d’une grange ,
On est bien fort dans l’endroit où l’on mange ;
Mais sentir son dîner à travers un gros mur,
Pour l’appétit, c’est un peu dur.
La souris avait du. courage ,
Elle attaque le mur, de ses petites dents ;
Elle n’y fait pas grand dommage,
Mais un grain cède aux coups vifs et tranchans
Un linot à tête légère
Était là qui la voyait faire :
Il raille l’ouvrage, et s’en va
En chantant : comme elle y viendra.
L’oiseau dans un autre hémisphère ,
L’été, l’automne, avait trouvé butin;
Mais l’hiver avait fait une rade complète,
Il s’en revient à la cachette
Au grain.
Tout au beau milieu de la grange ,
Que voit-il ? La souris qui mange ,
Grosse et grasse à faire plaisir.
« Ah ciel ! qui l’a fait réussir
A le procurer cette aisance?
— Le travail et la patience. »
“La souris et le Linot “
Antoine-Pierre Dutremblay – 1745 – 1819