Jean Baptiste François Ernest Chatelain
La Taupe un jour censurait la Perdrix.
” Vous parlez trop, c’est moi qui vous le dis,
Encor si votre caquetage
Pouvait régler la pluie et le beau temps,
Ou réformer les mœurs du voisinage.
On vous pardonnerait d’abasourdir les gens :
Mais rien de tout cela n’arrivera, je pense,
Et votre bruyante éloquence
N’est bonne au plus, qu’à défier
La cruauté du braconnier ! ”
L’autre prompte à la repartie
Se moqua de cette sortie,
Trouvant fort singuliers des conseils émanés
De qui voyait à peine aux confins de son nez.
Elle paya fort cher cette jactance :
Car, cependant qu’elle glosait,
Un adroit chasseur la visait.
Qui mit fin à son existence !
“La Taupe et la Perdrix”