« Voyez la fourmi prévoyante,
Disait un père à ses enfants :
Qu’elle est active, diligente,
Comme elle sait employer ses instants !
Tous les matins, au lever de l’aurore,
Elle s’éveille et court à ses travaux ;
Le soir arrive et l’y retrouve encore,
A peine a-t-elle un moment de repos :
Mais chaque jour de sa carrière
N’est point marqué par ses pénibles soins.
Quand l’hiver de son deuil vient attrister la terre,
Nous la voyons tranquille à l’abri des besoins.
Elle semble nous dire : « Evite la paresse,
Comme un poisson trop dangereux ;
Mortel , dans tes vieux ans si tu veux être heureux.
Hâte toi , butine sans cesse ,
Passe dans les travaux une active jeunesse ;
Tu pourrais avec leur secours
Attendre en paix une lente vieillesse,
Et compter sans effroi le dernier de tes jours.
— Avec plaisir aussi souvent je les contemple;
Mais ce n’est pas chez les fourmis
Que je voudrais te choisir un exemple ;
Dit, à son tour, un vieillard à son fils.
Tiens, regarde l’abeille, et prends-la pour modèle.
Vois ce palais qu’elle bâtit,
Vois ce miel pur qui le remplit ;
Laborieuse, économe, fidèle,
Elle amasse bien moins pour elle
Que pour celui quelle enrichit.
Le travail adoucit nos misères,
Rend l’homme gai. content de soi ;
Mais ce n’est pas assez de travailler pour toi,
Mon fils, il faut aussi travailler pour tes frères. »
Explication morale :
Le travail est le premier besoin de l’homme; mais il n’est une véritable jouissance pour lui, que quand il peut être utile aux autres Fuyez l’oisiveté comme le vice le plus dangereux : imitez l’abeille active, industrieuse, économe, utile, et n’oubliez jamais le conseil du vieillard à son fils. La paresse est la clef de la pauvreté , et celle-ci ouvre la porte à tous les vices. (L’Abeille et la Fourmi)
“L’Abeille et la Fourmi”