Un pauvre agneau, par un sort déplorable,
De sa mère en naissant se vit abandonné ;
Mais une chèvre charitable
Recueillit, allaita le pauvre infortuné,
Comme si d’elle il était né.
L’agneau reconnaissant, aux champs comme à l’étable,
La suivait avec soin. Tu te méprends, Thibaut,
Lui dit un chien, prends garde au poil et considère,
La chèvre que tu suis ne fut jamais ta mère.
Je sais ce que je fais, répondit-il tout haut,
Et n’examine point comment ma mère est faite ;
Ma véritable mère est celle qui m’allaite.
“L’Agneau nourri par une Chèvre”