Jean-Jacques Porchat-Bressenel
La mer grondait sur la plage,
Et les corbeaux dévoraient
Le corps d’un matelot gisant sur le rivage,
Tandis que ses enfants, hélas! lui préparaient
La fête du retour au paternel village.
Voyant cette curée, un aigle en eut horreur
Pouvez-vous, dit-il, race impure,
Disputer aux vers leur pâture?
Fuyez ou craignez ma fureur.
L’un d’eux lui répondit : D’un corps sans sépulture
Quand nous purgeons ce triste bord,
Tu vas au loin porter la mort :
Lequel outrage la nature ?
Tu viens faire le juge et lu n’es qu’un bourreau.
L’aigle n’a rien à dire aux repas du corbeau.
“L’Aigle et les Corbeaux”
- Jean-Jacques Porchat-Bressenel 1800 – 1864