Autrefois par les soins d’un jardinier fleuriste
Un aloès avait été planté.
Le bon homme, il est vrai, n’était pas botaniste.
Mais était curieux, un peu même entêté.
Son aloès toujours étant resté stérile,
A son fils il dit en mourant :
« Ne va pas l’arracher comme plante inutile ;
« Elle pourra fleurir, … mais sois persévérant. »
Observateur du testament d’un père,
Le fils constamment persévère.
Attend toujours, mais vainement attend :
A ses neveux il en prescrit autant.
De père en fils cette longue espérance
Se transmettait, mais le dernier, enfin,
Contre notre aloès prononçait la sentence,
Découragé, lorsqu’un matin
Il voit sortir une tige nouvelle
Et maint bouton se grouper autour d’elle :
Enfin parait la merveilleuse fleur,
Qui fait du jardinier la joie el le bonheur.
Ne perdez jamais patience ;
Même par le retard quand l’espoir est ôté,
Le prix de la constance et de la fermeté
Arrive au jour où le moins on y pense.
“L’Aloès”