Déjà l’alouette s’agite
Et bat des ailes dans les blés.
Mais qu’est-ce donc encore au gîte
Qui retient le doux chantre ailé?
C’est qu’il va laisser sur la terre
Ses amours dans un nid blottis,
Et chante un adieu éphémère
A sa compagne et ses petits.
Enfin droit an ciel il s’envole,
Salue l’étoile du matin,
Et dans la céleste coupole
Son chant a des sons argentins.
Du roi prophète le saint zèle
Disait dans un transport pieux :
« Ah! qui me donnera des ailes
Pour voler dans le sein de Dieu ! »
C’est ainsi que de la prière
Tu offres une image à mes yeux,
Alouette, à ton aile légère
J’attache une pensée à Dieu !
Le bénis-tu de la pâture
Qu’il te donne, petit oiseau?
Un peu de grain, une onde pure,
N’est-ce pas tout ce qu’il te faut?…
« Non, dit l’alouette, et l’orage?.
Je demande paix pour mon nid,
Paix et bonheur pour ce village.
Que ses habitants soient bénis !
Aux oiseaux il faut peu de chose,
Mais que les hommes soient heureux !
Sur leur sort le nôtre repose;
Nous nous trouvons bien auprès d’eux.
L’Alouette, Vincent Pol