Air du tra la la la.
Dans ses vers gracieux Florian dit qu’un jour
Certain ân’ vit à table en dînant chez Véfour
Un ami qui tout bas vint lui dir’ au dessert :
Avec moi v’nez j’vous prie entendre un grand concert
Sur l’air du tra la la la,
Sur l’air du tra la la la,
Sur l’air du tra déri déra la la la.
Après avoir repris sa canne et son chapeau,
L’âne lui répondit agrafant son manteau :
Allons, plutôt, mon bon, dans un estaminet
Faire tranquillement notre cent de piquet !
Sur l’air du tra. etc.
Venez, vous entendrez, ce soir, du Rossini,
Du Félicien David chanté par Rubini.
Dans ces compositeurs, dit l’ân’, je n’ vois rien d’ beau,
J’aim’mieux entendr’ chanter le R’nard et it Corbeau !
Sur l’air du tra, etc.
Sur la flûte, mon cher, après quelques duos
Vous entendrez aussi de fort brillants solos.
Que j’entende cela ? vraiment vous êtes fou !
Voyez le beau talent d’ souffler dans un p’tit trou !
Sur l’air du tra, etc.
En raisonnant ainsi pour se faire prier,
L’âne vit une flûte à la port’ d’un luthier;
Le sot s’en approcha, et souffant de son mieux,
En tira par hasard un son mélodieux !
Sur l’air du tra, etc.
“L’Ane et la Flûte, chanson”