Des beautés de sa queue un paon était si fier
Que c’était bien la plus sotte pécore
De l’épouse de Jupiter.
Être l’oiseau, ce titre ajoute encore
A son ridicule travers.
Il n’est pas dans les bois, il n’est pas dans les airs
D’oiseau qui lui soit comparable.
Il le pensait, il le disait : pourtant
Ne sais trop comme on vit le pauvre diable
Dépérir insensiblement.
Ce n’est plus le rubis et la brillante opale
Qu’à l’œil ravi sa riche queue étale ;
Sa plume est terne, et tout est noir chez lui.
Il ne lui reste plus que ses pattes, son cri.
Aussi, ses commensaux, les hôtes du bocage,
Tous, même jusques au hibou,
Quittant son trou,
Sifflent l’orgueil déchu du triste personnage.
Sachons au sein de la prospérité
Garder toujours un air modeste,
Pour qu’au moins dans l’adversité.
L’indulgente pitié nous reste.
“Le beau Paon déchu”