Un faon, à la démarche fière,
Disait au cerf: « Vraiment, mon père,
« Il est honteux, pour nous, de fuir ainsi les chiens;
« Votre tête si bien armée,
« Pourrait braver une meute affamée.
— « Mon fils, répond le cerf, j’ai grand tort, j’en conviens;
« Je devrais m’aguerrir : mais quoi ! dans la campagne
« Si j’entends aboyer, d’abord la peur me gagne. »
Armez jusqu’aux dents un poltron,
En aura-t-il plus de courage ?
Lors même qu’à vos yeux il fait le fanfaron ,
C’est qu’il se voit encor loin du champ de carnage.
“Le Cerf et le Paon”