Un chat novice encore, et cette qualité ne se perd que par des expériences qui coûtent souvent plus cher que celle-ci ; un chat, dis-je, avait par bonheur rencontré un morceau de fromage assez gros pour satisfaire deux fois son appétit.
« Oh ! dit-il avec joie, j’en aurai encore pour un repas ; mais de crainte que les hommes ne me le ravissent, je veux le donner en garde à quelqu’un de sûr. » Là-dessus il va trouver un vieux chat de la même maison, et lui ayant dit qu’il avait besoin de s’absenter pour quelques heures, il le chargea de lui garder son reste de fromage jusqu’à son retour. Le chat promit ; et le fromage fut livré. Ce dernier aurait bien voulu tenir parole et ne pas violer la sainteté du dépôt ; mais l’appétit, mais l’odeur, mais son goût le sollicitant, il ne put vaincre son penchant ; et… devinez le reste. Le maître étant de retour s’attendait à un dîner friand ; mais ne trouvant pas le dépositaire, il commença à concevoir des soupçons, qu’un chien par son rapport convertit bientôt en certitude. Il se répandit alors en reproches contre son dépositaire infidèle ; et le chien de lui dire : « Plains-toi plutôt du déposant mal-adroit ; tu n’aurais pas dû confier ton fromage à un animal qui l’aime autant. »
“Le Chat novice”