Un chêne était planté près d’un sycomore. Le dernier poussa des feuilles des le commencement du printemps, et méprisa l’insensibilité du premier. Voisin, dit le chêne, ne compte pas trop sur les caresses de chaque zéphyr inconstant. Le froid peut revenir. Pour moi, je ne suis pas pressé de pousser des feuilles ; j’attends que la chaleur soit constante. — Il avait raison. Une gelée détruisit les beautés naissantes du sycomore. Eh bien ! dit l’autre, n’avais-je pas raison de ne me pas presser ?
Ne comptez pas sur les caresses ni sur les protestations excessives : elles sont ordinairement de courte durée.
“Le Chêne et le Sycomore”